Mots clés : Climat, Négociations, Cancun
Par Marielle Court
26/11/2010 | Mise à jour : 23:46 Réactions (6)
Par Marielle Court
26/11/2010 | Mise à jour : 23:46 Réactions (6)
INFOGRAPHIE - La 16e conférence internationale qui débute lundi n'effacera pas les stigmates de l'échec de Copenhague.
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Un échec à Cancun serait fatal
Seule une politique des petits pas et des avancées significatives sur des dossiers précis peut sauver tout le processus de négociations. Car un échec à Cancun pourrait signer l'arrêt de mort des ambitions multilatérales et serait alors un coup dur pour les Nations unies «s'il n'y a pas un accord, même a minima», affirme Brice Lalonde, l'ambassadeur climat pour la France. «L'un des objectifs est bien de sauver la convention climat», confirme Laurence Tubiana, la directrice de l'Iddri (Institut du développement durable et des relations internationales) . Un modèle de coopération internationale contre une approche pays par pays protectionniste et strictement commerciale, tel est l'enjeu.
Concrètement, on peut imaginer plusieurs types de scénario. Le premier, le pire, serait que les négociateurs n'arrivent pas à faire émerger des points d'accord et repartent définitivement bredouilles après quinze jours de discussions stériles et, accessoirement, beaucoup d'énergie et d'argent jetés par la fenêtre.
Mais personne ne veut y croire. Les négociateurs préfèrent évoquer «un paquet équilibré de décisions» qui serviraient de fondement pour un futur accord. Des scénarios intermédiaires sont ainsi envisagés, où l'accord pourrait prendre la forme d'une ou de plusieurs décisions techniques isolées. «Après Copenhague, la méfiance était très forte. Cela a été difficile de ramener tout le monde autour de la table», explique Matthieu Wemaëre , avocat*. Mais une certaine confiance est revenue au cours de l'année, permettant de faire avancer plusieurs dossiers. C'est le cas de la lutte contre la déforestation ou la création d'un fonds vert (voir ci-dessous). Les négociateurs pourraient également aboutir à des mesures liées à l'adaptation: la mise en place de structures et, dans le meilleur des cas, de moyens financiers pour aider les pays les plus vulnérables à se protéger ou à s'adapter aux évolutions dues au changement climatique (montée des eaux, sécheresse, approvisionnement en eau douce…). Ils seraient également prêts à s'engager en faveur des transferts de technologie.
Il faudrait qu'à ces mesures techniques s'ajoutent des volontés plus politiques pour obtenir le scénario le plus optimiste. Celui-ci suppose que les pays acceptent d'inscrire dans un document ayant une valeur juridique les promesses de réduction d'émissions de gaz à effet de serre qui, pour l'heure, n'engagent qu'eux. Cela suppose également qu'ils s'entendent sur un système de mesures et de vérifications de ces engagements. Cela suppose encore qu'ils prennent date pour un traité ultérieur… Autant de points qui ont été au cœur de l'échec de Copenhague et sur lesquels continuent de s'affronter deux géants: la Chine et les États-Unis. Deux pays qui ne sont guère attachés au processus onusien au contraire de l'Europe et surtout des pays en développement. Ces derniers seront en effet les principaux bénéficiaires en cas d'accord. Ce qui fait dire à certains que, «quoi qu'il arrive il y aura quelque choseà Cancun» quitte à habiller un cadavre!
Le Figaro